éthique et but de la vie

Le but d'une vie est de mourir sans regret, et ce n'est possible que si l'on poursuit des buts qui nous dépassent.


Celui qui occupera sa vie à son propre développement individuel ne verra de sa mort que l'anéantissement de tout ce qu'il a construit. Seul celui qui s'est occupé à construire quelque chose qui le dépasse et lui survit, l'organisation de la société humaine, le développement de la connaissance, ou simplement la perpétuation de sa lignée, pourra mourir sans regrets. En ce sens le développement individuel ne peut être qu'un moyen.

Après tout la mort est un principe nécessaire au vivant. C'est elle qui permet à l'évolution de se poursuivre. Le développement d'un embryon n'est possible que parce qu'une grande partie de ses cellules disparaissent : c'est de cette sélection que nait la structure. De même le développement du cerveau s'accompagne de la disparition d'un grand nombre de neurone.

C'est pour cette raison que l'éthique utilitariste semble intuitivement si réductrice. Il semble qu'en voulant maximiser le bonheur de chacun, on passe à côté de quelque chose. Si l'on veut faire du bonheur quelque chose de mesurable, alors on comprendra pas ces buts qui dépassent l'individu, dont la poursuite peut engendrer plus de souffrance que de joie. Et si l'on veut que le bonheur puisse inclure ceux-ci, il devient subjectif, fuyant, jamais atteint, et notre éthique inapplicable.

La seule éthique sensée consiste donc à permettre à chacun de définir au mieux les buts de son existence, de manière éclairée, et à favoriser chez tous la liberté et les moyens de les réaliser.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Commentaire sur "où doit s'arrêter la recherche scientifique"

Zététique, militantisme et composante sociale de la connaissance